Bartolomeu DIAS de NOVAES
et Henri le Navigateur
Bartolomeu Dias fut tout d'abord gentilhomme à la cour du roi de Portugal Jean II où il exerçait la charge d'intendant des magasins royaux. Il put y fréquenter des hommes de sciences et les navigateurs partis découvrir la côte ouest de l'Afrique, dont le célèbre géographe et cosmographe allemand Martin Behaim qui l'initia à son art. Il participa aussi à l'expédition de 1482 au cours de laquelle fut fondé le comptoir de El Mina (situé dans l'actuel Ghana).
En 1486, la solide réputation qu'il a acquis décide son roi, Jean II, à lui confier le commandement d'une expédition qui doit poursuivre plus au sud l’exploration du Littoral africain. Les expéditions de Diogo Cão (1484) et de d'Aveiro (1486) se sont arrêtées au Congo.
Sa flotte était composée de deux caravelles et -nouveauté- d'une nef de ravitaillement destinée à prolonger les traversées au large.
En août 1487, Dias capitaine de 37 ans quitte Lisbonne. A son bord 6 africains, qui vêtus à l’européenne négocient avec les indigènes des échanges commerciaux.
A l'endroit où ses prédécesseurs ont cessé leurs reconnaissances, il laisse la lourde Nef peu manoeuvrante, 9 hommes et continue.
Puis Bartolomeu Dias aborde les côtes de la future Namibie, débarque et fait élever une croix de pierre au lieu dit Angra Pequena (Narrow Bay) comme marque pour les navigateurs.
Heureusement pour les peuples autochtones le désert du Namib fut jusqu’à la fin du XVIII une formidable barrière naturelle contre la pénétration de L’homme blanc.
En 1488, une tempête lui fait perdre la côte de vue pendant 13 jours. En pleine mer, il se dirige vers le sud-est et sans voir la pointe sud de l'Afrique, s'engage dans l'océan Indien. L'équipage, sentant qu'on avance sur une mer nouvelle, s'effraie.
Le 3 fevrier 1488 Dias fait escale avec ses deux caravelles sur la côte d’Afrique Australe, en un lieu qu’il appelle Aguada de Sao Bras ( baie de Saint Blaise, d’après le saint du jour)
Ce lieu, aujourd’hui Mossel Bay, se situe dans l’Océan Indien à 370 Km à l’est de la pointe de l’Afrique.
Dias prend le chemin du retour en longeant la côte. Il baptise la pointe sud "Cap des Tempêtes", tant la mer y est mauvaise. Le roi Jean II changera ce nom en celui de "Cao da boa esperanca" pour ne pas décourager les navigateurs. En chemin, il retrouve la nef et trois des neuf hommes abandonnés neuf mois plus tôt. Pourrie, la nef est déchargée et brulée.
Le Cap de Bonne Espérance et Capetown - Afrique du Sud, de nos jours.
Après 16 mois de voyage, les deux caravelles arrivent à Lisbonne en décembre 1488. Parmi la foule qui se presse le long des berges du Tage pour accueillir l’expédition, un certain Christophe Colomb qui 4 ans plus tard offrira un Nouveau Monde aux souverains espagnols.
Pour le roi Jean II, le navigateur portugais ramène la preuve qu’il est possible de contourner le continent africain par le sud pour gagner l’océan Indien et l’Asie des épices.
Pour le petit royaume du Portugal, c’est la promesse d’une gloire immense et d’une richesse infinie.
Pour l’Europe entière, c’est le début d’une expansion qui va la mener en quatre siècles à coloniser le monde.
10 ans plus tard, en 1500, simple capitaine, lors de l’expédition commandée par Pedro Alvares Cabra, Dias périt au cours d'une tempête qui engloutit quatre navires de la flotte.... au large du "cap de Bonne-Espérance" !
Le périple de Dias
Henri le Navigateur - Le Précurseur
Troisième fils du roi Jean 1er de Portugal, le prince Henri (1394 - 1460) croit à la possibilité de découvrir une route vers l'Inde en contournant le CONTINENT africain par le sud. C'est pourquoi il fait construire à Sagres, au cap Saint-Vincent, l'arsenal connu sous le nom de la Villa do Infante où sont compilés toutes les connaissances relatives à la navigation et à l’Afrique, en particulier les cartes marines aussi dénommées "Portulans". et là, entouré de nombreux cosmographes, cartographes et navigateurs, il crée l"Ecole de Sagres".
Pour assurer le succès des expéditions, l"Ecole de Sagres" met au point la "Caravela" (Caravelle) idéale pour les longs voyages et le transport des marchandises. Elle perfectionne les instruments de navigations déjà existants et invente le "Compas" qui deviendra très vite une arme très efficace sur les mers, aide essentielle pour le calcul des routes à suivre. À chaque découverte de nouvelles terres ou côtes, les marins plantent un "Padrào", une sorte de borne, portant la croix et les armes du Portugal et surtout ils mettent en place des relations commerciales avec le Portugal.
Henri inspire et dirige l'exploration des côtes de l'Afrique. Mais la progression est lente, car la découverte de ce monde inconnu va de pair avec la volonté d'Henri, surnommé le Navigateur, de propager l'Evangile chez les peuples d'Afrique. Si la démarche est noble pour l'époque, elle n’en reste pas moins mercantile, il s’agit en effet de contourner ainsi le verrouillage des routes commerciales de l’Asie par les Ottomans.
Il fait appel à des navigateurs expérimentés et leur demande à chaque voyage de pousser plus en avant vers le Sud, l'île de "Madère" est découverte en 1419 par "Joào Gonçalves Zarco" et "Tristào Vaz Teixeira", Les Açores en 1427 par "Diogo de Silves" et en 1434, "Gill Eanes" franchit la Cap Bojodor : c'était alors la limite du monde connu.
Le cap Vert, au Sénégal, en 1444.
"Henri le Navigateur" inaugure de nouvelles méthodes de colonisation ; la "Feitoria", factoreries ou comptoirs commercial ou banques fondé par des particuliers qui parfois a donné naissance à des villes indépendantes du pouvoir local, comme "Goa" et contrôlant ainsi le commerce des produits locaux.
Henri meurt, à Sagres, en 1460, mais les hardis marins que sont les Portugais poursuivent l'oeuvre entreprise. Ils franchissent l'équateur en 1471, découvrant que, contrairement à la croyance du temps, il ne s'agit pas "d'un fleuve de feu qui fait bouillir la mer".
Bartolomeu Dias n'atteindra le cap de Bonne-Espérance qu'en 1488, 70 ans après le début des expéditions audacieuses d'Henri le Navigateur.