Capitale : Gaborone

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24.66° S - 27.91° E
Vers 1880, le Kgosi (chef) Gaborone Matlapin et sa tribu, les Batlokwa s’établissent dans un secteur situé à 10 km de ce qui deviendra la frontière avec l’Afrique du Sud.
Au début des années 1890, Cecil Rhodes à la tête de sa compagnie, la British South Africa Company (BSAC), entreprend la construction de la ligne de chemin de fer qui dans ses rêves doit relier tel un cordon civilisateur, Le Cap au Caire. (voir Rhodes rubrique Explorateurs)
Un fort, baptisé du nom du chef autochtone Gaborone, est construit pour protéger la ligne des raids boers. En effet, la période est troublée par les incessants accrochages qui opposent les boers (colons d’origine européenne continentale) aux colons britanniques. C’est depuis ce fort qu’en 1896 le Docteur Jameson, un écossais ami et employé de Rhodes, lance le raid qui porte son nom sur la ville boer de Johannesburg. L’échec fait la célébrité du raid Jameson en même temps qu’il met un terme aux ambitions officielles et politiques de Rhodes. Durant la guerre anglo-boer (1899-1902), ces derniers s’emparent brièvement du fort, dont les ruines sont toujours visibles aujourd’hui.
Gaborone, Main street...
Quand se pose la question de l'indépendance pour le Bechuanaland (futur Botswana), le choix d'une capitale s'impose. En effet, jusqu’à là le protectorat du Bechuanaland était le seul pays du monde dont la capitale est sise à l'extérieur des frontières, Mafikeng en territoire sud-africain.
Plusieurs possibilités sont envisagées. Gaborone est choisi, ses atouts sont nombreux : stratégiquement situé à proximité de la ligne de chemin de fer et de Pretoria, la ville est accessible à la majorité des tribus importantes du pays, sans être particulièrement associés à l'une d’entre elles, et chose cruciale dans une région où l’eau est rare, elle est alimenté par plusieurs sources importantes.
En 3 courtes années, la ville sort littéralement du bush (la brousse). Tout est construit, bâtiments officiels et administratifs, hôpital, écoles, stade, station de radio, commissariat, hôtels, églises et temples, poste, centrale électrique et plus de 1000 maisons particulières. L’architecture ne brille pas par ses choix, mais une capitale est née.
Gaborone...resplendissante !
Le 30 septembre 1966, tout est prêt pour l'indépendance.
Le Bechuanaland devient le 11ème état britannique indépendant en Afrique.
Construite à l’origine pour 10 à 20 000 habitants, Gaborone en compte aujourd’hui environ 200 000.
Gaborone, statue de Seretse Khama
Histoire du Botswana
Les trois quarts des Botswanais habitent à l'est du pays. L'ouest, aride, est occupé par le désert du Kalahari, peu propice à la vie. (voir carte kalahari)

Il y a 30 000 ans, les premiers habitants du Botswana, comme dans la majeure partie de l’Afrique australe sont les ancêtres de deux tribus célèbres : les Sans et les Khoi-Khoi, baptisés Bushmen (les habitants de la brousse) par les Européens. Au début du premier millénaire arrivent les peuples bantous de l'Est africain. Les Sotho-Tswana, des Bantous sont divisés en trois groupes, les Pedi s’installent au Transvaal, les Basotho dans l'actuel Lesotho et les Basutho de l'Ouest ou Tswana au Botswana.
Scène de Chasse Bushman dans le Kahalari - début XXe
Jusqu’au XVIII ème siècle, d’autres peuples, les Kalanga, les Mbukushu, s’installent à l'Est du désert du Kalahari, qui fait office de barrière naturelle pour ces peuples de pasteurs nomades. Alors que les Yei peuplent la magnifique région de l’Okavango, le plus grand delta intérieur du monde. L’essentiel du processus de peuplement et le phénomène de fragmentation des tribus se déroulent dans un climat de paix notable bien que largement dominé par les Tswana.
La première fracture de cet état pacifique résulte de la scission du groupe Tswana en trois chefferies qui ont donné les trois grands clans Tswana modernes (60% des 1,6 million d’habitants que compte aujourd’hui le Botswana) :
- Les Ngwato, dans la région de Serowe qui ont eux-mêmes donné naissance à un autre groupe ethnique, les Tawana près de Maun.
- Les Kwena vivent au environ de Molepolole ( 50 km à l’ouest de Gaborone).
- Les Ngwaketse établis dans le sud-est.

En 1818, Shaka (voir rubrique explorateurs), chef et fondateur de la nation Zoulou, lance ses guerriers dans une expédition de conquêtes de territoires et écrase les trois chefs Tswana.
Les Tswanas, conscients des inconvénients de la dispersion, se regroupent en une société hautement structurée.
Chaque clan possède un roi tout puissant, un territoire déterminé avec un système de hiérarchie administrative si élaboré que vers 1750, David Livingstone et les premiers missionnaires en sont impressionnés.
Bushmen, enfin...Bushwoman et BushKid !
Peu enclins à la conversion religieuse les Tswana, sont par contre sensible au commerce initié par les missionnaires et les traders. C’est le début d’un effroyable massacre d’animaux sauvages, chassés pour leurs peaux, l’ivoire, jusqu'à saturation et effondrement du marché.
En Afrique du Sud, les Boers pour s’affranchir de la tutelle britannique commencent en 1820, leur Longue marche vers l’intérieur. C’est le grand Trek, qui va durer près de 20 ans. Persuadés, en tant que peuple élu, d’avoir le droit de s’approprier tous les territoires non colonisés lors leur exode désespéré, les Boers s'installent en pays Tswana et Zoulou.
Les populations locales doivent fuir ou se soumettre à des diktats qui les réduisent à l’état d’esclaves à la solde des blancs.
Mzilikazi, ex-second de Shaka, chef des Ndebele (ou Matabele) refuse la soumission et combat les Boers. Mais il doit abdiquer vaincu par la puissance des armes à feu, avant de fuir vers la région de Bulawayo au Zimbabwe.
En 1852, le Transvaal est reconnu par les Britanniques en échange de l'allégeance des Boers à la Couronne. Les Boers font savoir aux Tswana qu'ils y sont intégrés d’office.
Aujourd'hui le Botswana envahit par ses éléphants envisage une réouverture de l'exportation d'ivoire...à suivre
Les Tswana réagissent et entrent en guerre contre les Boers, la violence des combats et le nombre de morts, inquiètent les Britanniques. La première guerre des Boers vient de commencer.
La partie se joue à trois :
- les Tswana cherchent la protection britannique et la paix
- les Britanniques rêvent d'une grande colonie du Cap au Caire
- les Boers veulent asseoir leur position et étendre leur territoire
En 1885, le sud du fleuve Molopo est annexé à la colonie britannique du Cap et la protection demandée aux Britanniques par le grand chef Ngwato (Tswana) Khama III est accordée.
La Grande-Bretagne fonde la Colonie de la couronne britannique du Bechuanaland (futur Botswana), rattachée à la colonie du Cap. Pour les Britanniques, l'établissement de ce protectorat vise à enrayer l'expansionnisme boer au nord et à l'ouest ainsi qu'à barrer la route aux autres puissances européennes, notamment l'Allemagne qui s’est octroyé les territoires de la future Namibie.

Les populations locales voient leurs rites, traditions et modes de vie irrémédiablement bouleversés, sous l'influence de l'Eglise, de l'économie occidentale, de la technologie. Un nouveau régime fiscal voit le jour. Mafeking, en Afrique du Sud, devient la capitale du pays. Des "réserves" tribales sont instaurées où les chefs coutumiers ont autorité sur les populations autochtones.
Dans le Kalahari, on s'abreuve comme on peut ! (début XXe)
Cecil Rhodes avec la BSAC, sa compagnie, tente d’occuper une bonne partie de l'actuel Botswana afin de servir ses intérêts propres. Mais la Couronne s’oppose à ses ambitions et Rhodes poursuit vers son entreprise vers le Nord-Est et colonise les territoires qui deviendront la Rhodésie puis la Zambie et le Zimbabwe.

Au début du XXe siècle, les Héréro, des pasteurs nomades fuient la déportation imposée par les colons allemands en Namibie. Décimés à 75% lors de la guerre qui les opposent, avec leurs alliés les Namas, à la redoutable Schutztruppe du Kaiser, les Héréro s’installent dans le nord-ouest du Bechuanaland.
En 1910, après la capitulation des Boers face aux Anglais, naît l'Union Sud-Africaine, qui doit à l’origine englober le Bechuanaland et la Rhodésie.

Deux conseils consultatifs (européen et africain) sont créés en 1920, puis fusionnent en 1950.
Le chef ngwato, Khama III meurt en 1923. L’héritier, son petit fils, Seretse Khama n'a que 4 ans lorsqu'il doit monter sur le trône, la régence est assurée par son oncle Tshekedi Khama.
Le Dr Jameson, des guerriers Ndebele et des auxiliaires locaux à Bulawayo en 1894
Après la Deuxième Guerre mondiale, les peuples colonisés aspirent à l’indépendance dans l’ensemble du monde. Le Bechuanaland va se singulariser par une approche très pacifique de la question. Seretse Khama, héritier de la chefferie Bamangwato, la plus importante, prend les fonctions de vice-président du conseil ngwato.
Une assemblée législative est mise en place en 1960. les nationalistes dont Motsamai Mpho de l'ANC, Philip Matante et Motsete se regroupent pour former le "Bechuanaland People's Party", dans le but d'obtenir l'indépendance. Seretse Khama fonde de son côté le BDP (Bechuanaland Democratic Party) et met au point un calendrier d'accès à la libéralisation du pays.
En 1965, les élections donnent la victoire au B D P de Seretse Khama, qui a renoncé à ses droits coutumiers après avoir épousé une Anglaise. Le siège du gouvernement est transféré à Gaborone Seretse Khama est nommé président. Le 30 septembre 1966, le pays accède à une indépendance sans heurt, et Gaborone au rang de capitale officielle de la République du Bostwana.
Seretse Khama, la cérémonie d'indépendance, le 30 septembre 1966
Khama engage son pays sur la voie démocratique, les fermiers blancs ne sont pas inquiétés, l'apartheid est vivement critiqué, mais la position neutre vis-à-vis de l'Afrique du Sud est maintenue. Le Botswana est pauvre et dépend des ressources de son grand voisin.
En 1967, les premiers diamants sont découverts à Orapa, la De Beers (fondée par l’incontournable Cecil Rhodes) en gère l'exploitation et reverse 60 % des revenus au pays. Avec cette manne le Botswana passe du “top ten“ des pays les plus pauvres d'Afrique à la place de plus riche pays du continent.

A la mort de Khama, en 1980, le BDP maintient son leadership politique et Sir Quett Ketumile Masire est élu président. Il conserve la ligne politique de son prédécesseur. Le régime issu d'élections libres, démocratique et non racial maintient une certaine stabilité et la prospérité dans le pays, même si le chômage a fait une réelle apparition ces dix dernières années. Les relations entre le Botswana et l'Afrique du Sud sont principalement commerciales.
Seretse Khama
(1921 - 1980)
Après dix-huit ans passés à la tête de l'État, le président Masire annonce, en mars 1998, son retrait de la vie politique. A sa demande, Festus Gontebanye Mogae, vice-président et ministre des Finances, assure l'intérim jusqu'aux prochaines élections. En octobre 1999, ce dernier est nommé à la présidence du pays. Il est réélu en 2004.

L'afflux de réfugiés politiques dans le Nord menace la stabilité de la région. En 2001, plus de 2 000 Namibiens qui fuient la répression dans la région de Caprivi sont accueillis en février, suivi par des réfugiés angolais.
Un accord est signé, en 2002, entre le Botswana et la Namibie prévoyant le rapatriement des réfugiés namibiens.
Le Botswana et le SIDA
Quett Ketumile Masire
(1925 - )
Au Botswana, le Sida a fait chuter l’espérance de vie de 67 à 42 ans, fait 69.000 orphelins et frappe de nombreux enfants. En 2000, les Nations Unies estiment que le pays compte le plus fort taux au monde d'adultes atteints du sida : 38%, soit un actif sur quatre. En décembre, le président Mogae initie et lance un programme de prévention du VIH.
En janvier 2002, le Botswana devient le premier pays à distribuer à tous ceux qui en ont besoin des antirétroviraux et d'autres médicaments, onéreux, mais efficaces, dans le cadre de son régime de santé publique.
Festus Gontebanye Mogae
(1939 - )
Théatre de rue, pour sensibiliser le public à la prévention du VIH
© unicef
Une expérience pilote qui doit réussir pour prouver au monde entier que la prévention est essentielle, mais que les malades peuvent et doivent être soignés y compris s’ils sont noirs,africains et pauvres.

Le 10 septembre 2003, le Botswana élit sa Miss HIV 2003. Une femme séropositive, Kgalalelo Ntsepe, choisie pour son courage et sa détermination. Les organisateurs espèrent que l'élection fera reculer la stigmatisation dont sont victimes les personnes infectées.
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© unicef
Kgalalelo Ntsepe
Miss HIV 2003
République
du Botswana