Capitale : Moroni

Monnaie : Franc Comorien

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Tel. 212

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11.42° S - 43.14° E
Situé sur la plus grande des îles comoriennes à l’entrée nord du canal du Mozambique, entre l’Afrique et Madagascar, Moroni sétend sur l’un des rares sites capables d’abriter des navires de la côte de Ngazidia, Grande Comore. Au pied du Karthala, un volcan actif qui culmine à 2361 m d’altitude, le petit village de pêcheurs des origines est devenu une ville de plus de 60 000 habitants, un port actif et la capitale fédérale de l’Union des Comores.
La ville doit son essor à la civilisation swahili qui durant des siècles a permit un développement des relations commerciales dans cette zone de l’Océan Indien.Dès le XVe, le petit sultanat entretient d’étroites relations, amicales ou pas, avec les autres sultanats comoriens, mais aussi avec l’ensemble des cités marchandes de la côte orientale de l’Afrique, en particulier Zanzibar. Africains, Arabes, Perses, Indiens et même Asiatiques ont laissé leurs empreintes dans l’histoire de la ville et celle du pays.
Moroni - début XXe - Une image d'une surprenante modernité
Hormis la route côtière, aucune artère importante ne traverse la Médina, la vieille ville de Moroni, dont les quartiers s'agglutinent, sans plan apparent, autour du Port aux boutres. Pourtant à y regarder de plus près, comme la plupart des villes musulmanes, Moroni s’est bâtie et développée autour de sa mosquée. La mosquée du vendredi, édifiée au XVe siècle, dont on peut toujours admirer le plafond peint et les colonnades d’origines, est rénovée et agrandie par la suite avec un authentique talent. Cinq autres mosquées seront par la suite construites dans le périmètre du Port aux boutres dans les deux plus vieux quartiers de la ville : Mtsangani, au nord, et Badjanani, au sud. Aujourd’hui, Moroni compte plus de quarante mosquées, en 1998 a été inaugurée en grandes pompes une nouvelle Grande Mosquée capable d’accueillir quelques 6000 fidèles.
Mosquée du vendredi et port aux boutres
En 1966, la ville devient le siège du gouvernement des Comores autonomes en lieu et place de Dzaoudzi (à Mayotte). Abritant les ministères de l’île autonome de Ngazidja, Moroni, la capitale fédérale, est également le siège des principales institutions de l’Union des Comores.
Carrefour routier de l’île, seul aéroport international de l’archipel ( hors Mayotte, île française), la ville est le point de départ des routes maritimes vers les autres Comores ou l’étranger. Malgré les aménagements, le port aux boutres comme le nouveau port de commerce, à quelques encablures au sud, n’offrent pas une profondeur suffisante pour les navires de fort tonnage. Une aubaine pour les autochtones qui transbordent au large l’essentiel des marchandises, avant de les ramener à terre sur leurs boutres. Un ballet-spectacle à ne pas rater d’autant que les choses changent, le port en eau profonde en cours d’aménagement ambitionne de devenir la plate-forme d’approvisionnement de tout l’archipel.
Avec le quartier Moroni 2000, la ville tente de canaliser vers le sud une extension et un urbanisme jusqu’à là relativement anarchique.
Place de l'assemblée - Moroni - début XXe
L'Archipel des Comores en quelques chiffres
D’âges différents, les îles des Comores sont d'origine volcanique. Mayotte, la plus ancienne, tend à s'enfoncer dans l'océan. Sa barrière de corail laisse encore deviner sa forme il y a quelques millions d'années. D'une cinquième île, ne reste plus qu'un récif coralien qui affleure à peine la surface de l'eau : le Banc du Geyser, situé entre Mayotte et Madagascar.

L’archipel des Comores est constitué de 4 îles principales :
Moili (Mohéli) 290 Km2 et 40 000 habitants
Ndzouani (Anjouan) 414 Km2 et 240 000 hab.
Maoré (Mayotte) 374 Km2 et 150 000 hab.
Ngazidja (Grande Comore) 1 148 Km2 et 345 000 hab.
Le Karthala domine et menace de ses éruptions
l'ensemble de l'île de Grande Comore
Histoire des COMORES
Pour les géographes arabes, le “Zendj“ est la région qui couvre l’ensemble de l'Afrique orientale (côtes et îles). Dans ce pays de Zendj, est une grande île, appelée "Komr" (ou Kamar, île de la lune). Les mentions indiquent qu’elle est séparée de l'Afrique par un canal de 350 km de large, qu’elle est très longue et large (il faut 20 jours pour la traverser)et compte de nombreux villages et royaumes. Il ne s’agit donc pas d’une des Comores, qui tiennent leur nom de cette méprise (Komr pour Comores), mais plus vraisemblablement de Madagascar.
L’histoire du peuplement de l’archipel est peu connu. On pense que des “Proto-Malgache“ arrivés d'Indonésie et du Sud-est asiatique, entre le Ve et le VIIe siècle auraient abordé Madagascar par l'ouest et le nord-ouest. D'après une hypothèse, ces populations se seraient d'abord établies dans l'archipel des Comores avant de gagner la “Grande-Île“. Cette immigration malayo-polynésienne et indonésienne introduit la riziculture sur brûlis, la culture du cocotier, de la banane plantain , du manguier, de la canne à sucre et la pirogue à balancier. (Voir carte Peuplement des Comores)
Les premiers arrivant “certifiés“ africains sont d’origine bantou. En route depuis le Mozambique vers Madagascar ils ont pu, eux aussi, séjourner dans ces îles et pour certains s’y établir.
Au X siécle, les Swahili arrivent, s’installent progressivement dans l’archipel et mettent en place, avant l’arrivée des Arabes, une organisation politique et sociale proprement africaine.
Ce mot « swahili » vient du terme arabe « sâhil » qui signifie rivage, littoral ou côte. Il désigne donc la côte africaine de l'Océan indien et plus précisément la bande qui s’étire de la Somalie au Mozambique. Si le mot swahili dérive de l’arabe, les swahilis ne sont pas des Arabes, mais un peuple d’africain et de métis, d’origine bantou, islamisés.
Le système politique africain mis en place aux Comores est régi par les doyens, chefs des grandes familles ou des villages, qui portent ici le titre de mafé (pluriel du mot fey, chef sur la côte orientale de l'Afrique) ou mafani à Anjouan (dont les chefs contrôlent les îles de Mayotte et de Mohéli). Rapidement, les mafé laissent la place aux Mabedja qui forment une chefferie dirigeante dans chaque village.
Déja fortement métissée à l’arrivée des premiers navigateurs et marchands Arabo-Perse, la population est cependant en majorité d’origine bantou.
Entre le Xe siècle au XVIe siècle, des Arabes venus du sud de l'Arabie et de Zanzibar créent de petites villes côtières, des comptoirs commerciaux, assujetissent, islamisent et instaurent l’esclavagisme pour les travailleurs de leurs domaines, obligeant une partie des premiers occupants à se réfugier dans les hautes terres. L’organisation sociale de ces pseudo—sultanats n’est pas fondamentalement différente des chefferies côtières du continent.
On peut légitimement penser, qu’à l’instar de Madagascar, la traite d'esclaves en provenance des côtes de l'Afrique de l'Est a renforcé la présence de la population originaire d’Afrique dans l’archipel.
Boutre Comorien
Comme Zanzibar, les Comores dépendent peu ou prou du Sultanat de Kilwa (sur la côte africaine, au sud de Dar-es-Salaam), où règnent des princes venus de Chiraz, le golfe Arabo-Persique.
La chronique de Kilwa érigé en sultanat par un prince persan originaire de Shiraz en 975, date du XIe siècle la venue des premiers Arabo-Shirazi à Anjouan.
Au sein de la culture swahili, mélange dans un mélange, les Comores apparaissent comme une variété régionale. L’islam est la marque visible de cette unité culturelle, les descendants de ses propagateurs (les Arabo-Perses) mêlés par des générations de mariages ou de concubinages aux descendants des Africains qui les avaient précédés, en ont assimilé de nombreux traits.
Au début du XVIe siècle, les Portugais en route pour les Indes prennent temporairement (de 1500 à 1505) le contrôle de Grande Comore. Les insulaires fuient en grand nombre vers les autres îles.
En 1506, une flotte de Shirazi commandé Mohamed ben Haïssa aborde l’archipel et en bouleverse la vie économique et sociale.
Dès lors, des manuscrits en caractères arabes, notent l'arabe, le comorien ou le swahili, et permettent de reconstituer les généalogies des clans et des sultanats, au demeurant particulièrement complexes.
Les conflits sont nombreux entre ces nouveaux arrivants et les populations plus anciennes.
L'aristocratie chirazienne, qui entend contrôler le pouvoir, est renforcée par l'arrivée d'autres princes venant de Zanzibar, du Yémen, d'Oman, de Mascate.
Jeunes “Nobles“
Anjouan - Fin XXe
Une organisation de type sultanat est mise en place. Sur Grande Comore, plusieurs sultans accordent une importance honorifique à l’un d’entre eux, le sultan Tibé. Ce qui n’empêche pas les incessants conflits qui valent à l’île le surnom de “l’île des sultans batailleurs“ dans la littérature colonialiste des XIXe et XXe siècle qui cherche ainsi à légitimer l’œuvre de pacification propre à la colonisation. A Anjouan, trois lignages royaux implantés dans les trois principales villes (Mutsamudu, Ouani et Domoni) se partagent le pouvoir. L’unification de l’île n’arrive qu’au XVIIIe siècle.
La société est divisée en classes plus ou moins rigides.
Les wakabaila, les “nobles“ ; une classe d’hommes libres : agriculteurs, bouviers, pêcheurs ; et les esclaves.
L’islamisation s’impose sur l’ensemble de l’archipel. En 1566, construction de la première mosquée en pierre de Mayotte, à Chingoni, et de celle d’Anjouan, à Sima, à peu près à la même époque.
Femmes Mahoraises - Mayotte
Début XXe
C’est au XVIe siècle également que des Malgaches Sakalava conduits par Diva Mame s’établissent dans le sud de Mayotte. Dès cette période coexistent dans l’île un peuplement arabo-shirazi au nord et un peuplement sakalava au sud, le tout sur fond d’origine africaine.

Au XVIIe l’archipel devient un point de relâche pour les navires européens, Hollandais, Anglais ou Français, en route pour le Golfe Persique, les Indes ou l’Extrême-Orient. Lien de cause à effet, les pirates et autres corsaires occidentaux croisent aussi dans la zone et fréquentent ses mouillages, particulièrement à Anjouan, qui jouit d’une certaine notoriété en la matière.
A la fin du XVIIIème siècle, les Comores sont en proie aux raids des pirates malgaches. Des forces qui comptent jusqu'à 18 000 hommes, essentiellement des Betsimisaraka, et pillent, tuent et enlèvent des Comoriens pour les vendre en tant qu’esclaves. Domoni sur Anjouan est détruite en 1780 ; Iconi sur Grande Comore est prise en 1805, après un combat légendaire.
L’absence de réelle unité politique inter-îles empêchent les comoriens d’opposer aux pirates une résistance efficace. Chaque sultan tente par ses propres moyens de faire obstacle, et c’est vers les puissances européennes que se tournent certains d’entre eux, pour demander aide, assistance et protection.
En ce début de XIXe siècle, les Comores deviennent un enjeu stratégique pour les puissances coloniales de la région, la France, l'Angleterre et l'Allemagne. L’archipel est l'une des dernières victimes de " la course au clocher " que se livrent ces pays dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Le sultan de Mutsamudu (Anjouan) Abdallah Ier se rend, en 1816, sur l’île Bourbon (la Réunion) pour solliciter la protection de Louis XVIII.
En 1828, Fuyant Madagascar, après la mort du roi Radama Ier , Ramanateka, un Hova, avec une centaine de compagnons vient se réfugier à Anjouan,. Le sultan lui permet de s'installer à Moheli. Ramanateka y prend le pouvoir, se convertit à l'Islam et en devient le sultan, sous le nom d'Abderahmane.
Prince Saïd Ali
ex-sultan de Grande Comore
arbore sa Légion d'Honneur
En 1841, Andriantsoly, un trafiquant malgache qui vient de renverser le sultan de Mayotte vend, quelque peu contraint et forcé, par traité et contre une rente annuelle de 1000 piastres (800 euros) l’île aux français. Devant le tollé susciter par l’inique traité dans l’Archipel et chez les autres nations européennes les Français font profil bas. Mais ce qui est signé, est signé, en 1843, au nom de Louis-Philippe, le commandant Passot prend possession de Mayotte.
L'esclavage est aboli à Mayotte en 1846, mais aussitôt remplacé par ce que les colons, venus pour la plupart de la Réunion, appellent “l’engagement“. Dans les plantations, les conditions de travail imposées sont à ce point inhumaine qu’en 1856 c’est l’insurrection.Cette annexion de Mayotte va permettre une entourloupe diplomatique aux Français. Reconnaissant l’unité de l’Archipel, ils contrecarrent les vélleités anglaises en affirmant qu’ayant un pied sur une des îles, l’ensemble des Comores leur est en quelque sorte acquis.
A Anjouan, le sultan Abdallah signe pour des raisons pécuniaires un traité de protectorat le 21 avril 1886. Mais quand il refuse le Résident qu'on lui adjoint, les navires français assiègent Mutsamudu et il se soumet. A Mohéli, déjà sous le contrôle de Mayotte, la France impose un traité semblable à celui d'Anjouan, le 26 avril 1886.
Léon Humblot arrive à la Grande Comore, en 1884, après avoir obtenu toutes les terres qu'il désire, il parvient à obtenir le protectorat de la France sur le territoire le 24 juin 1886. Humblot en devient le Résident est l'homme le plus puissant de l'île. « Il met en place une compagnie coloniale, qui progressivement se ramifie dans toutes les îles de l'archipel et constitue un réseau d'exploitations agricoles (cocotiers, plantes à parfum) et d'entreprises intégrées verticalement (production agricole, usines de transformation, entreprises de vente en gros et détails, services divers) qui contrôlent toute l'activité économique comorienne : le système Humblot, favorisé par l'exiguïté du territoire et la passivité complice de l'administration, réalise la perfection et la caricature de la colonisation. »
Dix ans après, les autorités françaises le destitue afin de mettre fin à ses exactions. Il reste le plus gros colon de Grande Comore dont il possède les deux-tiers du territoire.
Médina de Mutsamudu - Anjouan
Dans le système du protectorat, la puissance étrangère envoie un Résident auprès du chef local et gère la politique extérieure. Dans les faits, aux Comores, les Résidents français s’emparent du pouvoir, font et défont les sultans selon leur degré d'adhésion à l'influence française, permettent aux colons de s’approprier les terres, laissant aux paysans locaux une seule alternative venir s’enrôler dans les exploitations coloniales.
En 1908, l'archipel est officieusement rattaché à Madagascar.
En 1912, Paris décide de coloniser l’ensemble de l’Archipel. L’organisation administrative de l’Archipel se calque sur le modèle malgache. Un administrateur supérieur basé à Dzaoudzi (Mayotte), sous les ordres du Gouverneur Général de Tananarive. Les administrateurs basés sur chacune des îles prélevent l'impôt et fournissent au chef de la province la matière pour son rapport annuel. L'administration coloniale est directement en prise avec le peuple, avec ses chefs de cantons, ses chefs de villages et ses cadis nommés pour la plupart à titre " politique ".
Domoni - Anjouan
« Sous ce système colonial, la vieille société perdure, avec ses hiérarchies complexes, son droit particulier, ses observances religieuses maintenues. Notables traditionnels, chefs religieux, responsables de l'administration, employés des sociétés se côtoient, s'ignorent ou s'épaulent selon de secrètes connivences. »
En 1914, à la mort de Humblot, d’autres sociétés prennent le relais. Ce sont elles qui font l’évolution de l’archipel. Mais les problèmes tendent à se dramatiser, la population qui augmente lentement n’a plus accès à la terre, aux mains des compagnies, et l’essentiel de la production consiste en des cultures spéculatives destinée à l’exportation, la terre ne produit plus de quoi nourrir la population.

A la fin de la Seconde guerre mondiale, les Comores réintègrent juridiquement l'Union Française. Le statut de " territoire français d'outre-mer ", consacre leur séparation d'avec Madagascar. L’action de son député Saïd Mohamed Cheikh (SMC) à l'Assemblée nationale française permet à l'archipel d’obtenir l’autonomie administrative. Mais, l'État colonial occupe tous les postes clefs, et cède les autres à quelques hommes dévoués.
Bien qu’il existe une Assemblée locale, le véritable pouvoir est toujours détenu par l'administrateur supérieur.
Si la France prétend au sein de l'ONU préparer l'émancipation de ses colonies, elle laisse l'archipel dans un sous-développement dont il ne s'est depuis jamais relevé, et dont il subit encore aujourd'hui les conséquences.
En 1956, en application de la loi-cadre “Deferre“, le Conseil de gouvernement, un organe exécutif, est créé. Présidé par l'administrateur supérieur avec des ministres désignés par le Conseil régional, et un poste de vice-président confié à Mohamed Ahmed purement symbolique.
Les Comoriens se prononcent lors du référendum du 28 septembre 1958 pour le maintien de l'archipel au sein de la République française. Les comores deviennent un TOM, Territoire d’Outre Mer
Les rivalités insulaires, n’ont pas cesser pour autant et en 1957, les notables de Mayotte fondent le Mouvement Mahorais.
En décembre 1961, Les Comores accèdent à l’autonomie. L’assemblée locale a juridiction sur tous problèmes, hormis les Affaires étrangères, la Défense et la Justice. Elle élit à sa tête SMC qui dirige le pays à l’image d’un sultan. Il réduit l’opposition au silence, met en avant son appartenance à une famille noble et son statut d’homme libre pour réfuter conseils et critiques, avisés ou pas.
En 1966, le gouvernement de Saïd Mohamed Cheikh décide de transférer de Dzaoudzi (à Mayotte) à Moroni la capitale du Territoire. Le Mouvement Mahorais voit bondir le nombre de ses partisans.
La violente répression d’une grève de lycéens contre la colonisation en 1968 marque un véritable tournant dans la vie politique comorienne, les partis d’opposition se multiplient.
A la mort de SMC en 1970, les revendications indépendantistes de la jeunesse ne peuvent plus être ignorés de la classe politique.
Mais tous ne revendiquent pas avec la même force, ce qui paraît à tout le monde normal et inéluctable. L’indépendance, au vu de la situation économique de l’Archipel est un véritable saut dans l’inconnu.
En 1971, Saïd Ali nouveau président du Conseil de Gouvernement tente une conciliation avec les Mahorais, elle échoue.
Ahmed Abdallah est porté à la présidence du Conseil de gouvernement, en 1973, avec pour mandat l’obtention de l'indépendance de l'archipel.
Saïd Mohamed Cheikh
(1904 - 1970)
Le 22 décembre 1974, lors d’un referendum 95 % des votants se prononcent pour l'indépendance. Sauf à Mayotte où 65 % préfèrent le maintien dans la République française. La situation n’est pas commune mais ce n’est qu’un début. Les autorités françaises temporisent.
Pourtant le 6 juillet 1975 l'indépendance est unilatéralement proclamée par le président Ahmed Abdallah. Ce qui de fait entraîne la sécession de Mayotte. Un désaveu que la jeune république prend comme un affront, Les 4 étoiles qui symbolisent les 4 îles principales restent depuis portées sur le drapeau du pays comme un appel à une hypothétique rèunification.
La France rapatrie immédiatement l’ensemble de ses fonctionnaires et techniciens du territoire comorien. Administrations, services techniques mais aussi écoles, collèges et lycées se retrouvent brutalement désertés par les personnels français.
Dès le 3 août 1975 un coup d'État mené par Ali Soilihi instaure un régime de type démocratie populaire, avec son pendant le Parti Unique. Le régime connaît certaines réussites dans les domaines agricole et social. Mais trop vite les effets de la dictature, la peur, les dénonciations, la lutte contre les traditions, et plus encore dans un pays profondement musulman les réformes en matière religieuse, éloignent les comoriens des rêves du projet initial.

Le 12 mai 1978, entrée en scène fracassante de ce vieux Bob.
Fête de l'Uvamba - Anjouan
Les mercenaires de Bob Denard arrêtent et exécutent Ali Soilihi. La junte au pouvoir rappelle le président Abdallah qui est accueilli avec liesse par la population. Le pays change son nom pour devenir la République Islamique des Comores. Mais alors que le peuple tout entier attend des mesures énergiques, des réformes, le président qui s’appuie sur ses mercenaires impose un régime autocratique autoritaire basé sur le paternalisme qui très vite suscite la contestation.
Les opposants sont muselés, voire jetés en prison et torturés.
En novembre 1989, alors qu’il tente d’en finir avec la présence équivoque aux yeux de la communauté internationale de sa garde mercenaire, il est assassiné dans son palais. Les prétoriens ont, une fois plus, coupés la tête de leur empereur.
La France intervient militairement pour obtenir le départ des mercenaires. L'intérim est assuré par le président de la Cour suprême, Saïd Mohamed Djohar jusqu'aux élections présidentielles de mars 1990 qu’il remporte. Agé, Djohar quitte le pouvoir après la tentative de coup d’Etat mené à nouveau par les mercenaires de Bob Denard et tenu en échec par un nouvelle intervention des troupes françaises en septembre 1995.
Bob Denard
Profession Mercenaire
En mars 1996, Mohamed Taki Abdoulkarim accéde à la présidence de la République. Le climat politique comme économique est sombre. En août 1997, coup de théatre, Anjouan puis Mohéli proclament unilatéralement leur sécession de la République fédérale des Comores et demandent, sans succès, leur rattachement à la France. Les deux îles demandent alors leur autonomie, mais Moroni s’y oppose, envoi des troupes puis par rétorsion impose un embargo. Si les sanctions ont depuis étaient levées, politiquement la situation n’est toujours pas réglée.
La mort brutale du président Taki en novembre 1998, amène Tadjidine ben Saïd Massounde au pouvoir. Chargé d'assurer l'intérim jusqu'à la tenue des prochaines élections présidentielles, son mandat tourne court, il est renversé par un coup d'état qui porte a la tête du pays le Colonel Azaly.
Depuis l'approbation de la nouvelle constitution par référendum en décembre 2001, l'appellation "Union des Comores" succéde à celle de "République islamique des Comores". Les nouvelles institutions sont mises en place. Avec les élections des quatre présidents (président de l'Union, présidents de chacune des trois îles autonomes : Anjouan, Moheli, Ngazidja) et des députés (pour l'Union et pour chacune des trois îles).
Mais les difficultés liées à des conflits de compétence entre les îles et l'Union perdurent.

En mai 2006, Ahmed Abdallah Sambi est élu président de l’Union des Comores.

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