Capitale : N'Djamena

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N'Djamena, ex-Fort Lamy est une ville récente à peine plus d’un siècle.
L’exploration du Tchad par des Français commence en 1890.
A cette époque, Rabah un ex-marchand d’esclave soudanais richissime décide de se tailler un empire dans la région.
La France envoie 3 colonnes militaires, à partir d’Alger (Foureau - Lamy), du Congo (Gentil) et du Niger (Voulet – Chanoine, puis Joalland - Meynier). Après avoir conclu des accords de protectorat avec le roi du Baguirmi Gaourang et l’Alifa Djerab du Kanem, les colonnes font leur jonction à Kousseri (Cameroun) le 21 avril 1900. Le lendemain, “le Sultan Noir“ Rabah est vaincu et tué.
Fort-Lamy - Années 50
Le Commandant Lamy trouve également la mort dans les combats. Le commandant Emile Gentil donne son nom au fortin qu’il décide de construire en face de Kousseri près du petit village de pécheurs de Kotoko qui devient Fort-Lamy.
Situé au confluent du Chari et du Logone qui irriguent le sud du pays avant de se jeter dans le lac Tchad, Fort-Lamy n’est pas à l’origine destinée à connaître une telle évolution.
Simple centre décisionnel d’un territoire qui fait d’une fédération l’ A.E.F. (Afrique Equatoriale Française) dont la capitale est Brazzaville, Fort-Lamy est concurrencée par les villes de Fort-Archambault (Sahr) au nord et de Moundou au sud qui constituent des nœuds commerciaux avec les autres états de l’A.E.F.
Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que la ville prenne son essor. Elle compte 16 000 habitants en 1947.
Aujourd’hui la capitale du Tchad rassemble 700 000 des 7 millions d’habitants du pays.
N'Djamena - la grande mosquée
La ville est une poudrière, un condensé des divisions et des misères du pays. Comme pour prévenir le sang versé, le premier président du Tchad indépendant (1960-1975), le sudiste François Tombalbaye, débaptise Fort-Lamy pour lui donner son nom actuel, N’Djamena. Un nom qui signifie «cité de repos et de paix».
La ville conserve un peu (très peu !) du charme qui faisait sa réputation à l’époque coloniale. Alanguie sur plusieurs kilomètres le long du fleuve, N’Djamena, toute proche du Cameroun, a grandi en conservant l’organisation rectiligne de ses rares boulevards goudronnés et de ses nombreuses allées ensablées.
Dès les premiers heurts ethniques de 1963, et surtout depuis la guerre civile en 1979, la ville s’est remodelée selon une ligne de partage confessionnel qui sépare deux populations aux modes de vie, aux vêtements différents, qui tendent à se regrouper :
les pasteurs nomades musulmans du nord.
Les agriculteurs sédentaires du sud, chrétiens ou animistes.
Un "16e parallèle" virtuel qui court entre deux pôles emblématiques, la grande mosquée Fayçal et la fontaine de l’Union.
N'Djamena - le marché
Histoire du Tchad :

Le crâne du plus vieil hominidé jamais découvert l’a été au Tchad par une équipe de paléoanthropologue franco-tchadienne sous la responsabilité de Michel Brunet.
Il pourrait être âgé de six à sept millions d'années et appartient à une nouvelle espèce d'hominidé dénommé "Sahelanthropus tchadensis" (Homme du Sahel tchadien).
Il a reçu le surnom de Toumaï "espoir de vie" en langue goran. Un nom donné par les habitants du désert du Djourab entourant le site de sa découverte, Toros-Menalla, à 800 km au nord de N'Djaména, aux enfants nés avant la saison sèche.
Avec Toumaï le Tchad devient le berceau de l’humanité.
Papa Toumaï
NOTRE ANCETRE A TOUS EST TCHADIEN – Trompettes !
Longtemps après Toumaï, les hommes vivent de chasse et de cueillette comme en témoignent les nombreuses représentations rupestres du Tibesti et de l’Ennedi.
La désertification oblige les hommes à se replier vers le Sud en particulier vers l’immense mer intérieure qu’est à l’époque le Lac Tchad.
L’histoire du Tchad est profondément marquée par les luttes de civilisations, ethniques ou religieuses. Zone de contact entre les populations blanches d’Afrique du Nord et les populations noires du Sud, il s’implique très tôt dans le commerce transsaharien qui avec ses mines de sel et de cuivre lui procure sa richesse.
Le premier royaume connu est le Kanem à la fin du XIe siécle sous la dynastie des Sefawad. La prospérité du royaume attire les convoitises, en particulier des Arabes qui au XIVe obligent les Sefawad à l’exil.
Un siècle plus tard, les Sefawad se constituent un nouvel empire à l’ouest du Lac Tchad, le Bornou.
Le Mai (roi) Idriss (1497-1519) envahit l’ancien Kanem et l’intègre à son empire, qui prend le nom de Kanem-Bornou. carte
Caravane de Sel - Lac Tchad
Deux autres royaumes importants se constituent dans la région le Ouaddaï à l’Est, au XIVe et le Baguirmi au XVIe. Ils restent longtemps vassaux du puissant Karnem-Bornou. Tous ses états vivent du commerce, de la traite en particulier. Rezzous et guerres de conquêtes n’ont le plus souvent qu’un but alimenter en “infidèles“ les marchés aux esclaves du Moyen-Orient.
Au début du XIXe, la tempête Ousman dan Fodio s’abat sur la région (voir Calabar-Nigeria). Le Kanem et son Premier ministre un redoutable chef de guerre musulman Mohammed Amin El Kaméni résistent brillamment. Mais l’empire est affaibli, El Kaméni prend le pouvoir et fait construire une nouvelle capitale Kouka (Niger). Pour le Ouaddaï c’est le moment de s’affranchir de sa tutelle et de s’imposer à son voisin le Baguirmi. A cette époque une confrérie musulmane d’origine libyenne, violement anti-européenne, les Senoussis fait des émules.
En 1879, tous ces états sont rongés par les luttes de successions et les guerres incessantes. C’est le moment opportun pour un marchand d’esclaves soudanais, Rabah, de conquérir son propre empire. Il soumet le Ouaddaï. Devenu le maître des relations commerciales (ivoire et esclaves) dans l’Est du Tchad, il entretient une armée de 35000 hommes équipés d’armes modernes. Le Baguirmi et enfin le Bornou, en 1893, tombe sous sa coupe. Les rêves d’Empire du “Sultan Noir“ vont se heurter à d’autres ambitions, celle de l’Europe.
Femmes Peul - Corvée d'eau
Les Français, qu’il dérange, prétextent la lutte contre l’esclavagisme pour s’en débarrasser.
A la mort de Rabah, son empire se désagrège.
Le décret de 1900 crée un «Territoire militaire des pays et protectorats du Tchad», intégré à la colonie de l'Oubangui-Chari. Carte AEF. Mais la résistance des peuples du Tchad se poursuit avec les Senoussis. L’occupation progressive du Baguirmi, du Kanem, du pays Sara (création de Fort-Archambault-Sahr sur le Chari), du Ouaddaï, du Borkou (prise de Faya aux Senoussites en 1913), se fit progressivement et le Tchad n’est entièrement «pacifié» qu'au bout de longues années en 1920. Le Tibesti n’est définitivement occupé et intégré qu’en 1929.
En 1920, il devient une colonie autonome, dotée d'une administration civile.
En 1936, un accord, jamais appliqué, entre la France et l'Italie fasciste prévoit la cession de la bande d'Aozou (au nord du pays) à la Libye italienne.
Les Français investissent peu dans la colonie du Tchad. Ils instaurent la culture obligatoire du coton dans le Sud et, surtout, utilisent les Tchadiens pour construire le chemin de fer Congo-Océan. Un travail forcé qui provoque de nombreuses révoltes.
Fantasia ou charge de cavalerie Haoussa ?
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Tchad, sous l'impulsion de son gouverneur Félix Éboué, est la première colonie française à se rallier à la France Libre du général de Gaulle, en août 1940. Le Tchad sert de base aux opérations de la colonne Leclerc dans la campagne de Libye (1941-1943). Sa position stratégique nécessite l'édification d'infrastructures : un aéroport et un réseau routier destinés aux déplacements des troupes.
Après la guerre, les Tchadiens participèrent pour la première fois à des élections en désignant leurs représentants aux Assemblées constituantes (1945-1946) puis à l'Assemblée nationale française (1946).
L’indépendance du Tchad est proclamée le 11 août 1960. François Tombalbaye est son premier Président.
La faiblesse de la formation de cadres tchadiens (premiers bacheliers locaux en 1962) nécessite le maintien de nombreux fonctionnaires français, qui pallient difficilement à la sous-administration du pays. Le Borkou-Ennedi-Tibesti ( le BET) continue d’être administré par des officiers français jusqu’en 1965.
François Tombalbaye met en place un régime autoritaire puis, après l'instauration du PPT en parti unique (1962), une puissante dictature qui suscite, dès 1963, des révoltes paysannes dans le Nord, l'Est et le Nord-Est. La même année, Tombalbaye réprime durement la révolte des musulmans du Nord, principales victimes de sa politique. L'insurrection armée éclate en 1965 et, à la suite de la formation du Frolinat (Front de libération national du Tchad) en 1966, se développe un large mouvement de rébellion.
Jeune Femme Peul
En dépit de l'aide militaire de la France, à partir de 1968, et des divisions des rebelles tchadiens (notamment entre les partisans de Goukouni Oueddeï et ceux de Hissène Habré), Tombalbaye ne peut en venir à bout. En 1972, il demande l'appui du colonel Kadhafi en échange de la bande d'Aozou. Pragmatique, à son habitude, Kadhafi ne tient pas ses engagements mais occupe le territoire promis, riche en uranium et en manganèse. Dernier sursaut en 1973, Tombalbaye tente de restaurer l'unité du Tchad en prônant la tchaditude. Il est assassiné durant un coup d'État militaire en 1975. Le général Felix Malloum le remplace et renforce la dictature.
L’entrée au gouvernement du chef rebelle Hissene Habré en 1978 semble garantir le retour de la paix civile. C’est mal connaître les antagonismes tchadiens. La guerre civile s’intensifie à nouveau. En 1979, échec du gouvernement d’union nationale présidé par Goukouni Oueddeï, et soutenu par les Libyens.
En 1982, les forces rebelles d’Habré investissent N’Djamena.
Habré devient président. Appuyer dans un premier temps par la France, il résiste puis défait les forces libyennes qui occupent le Nord du pays.
En 1990, l’opposition armée de Idriss Deby Itno prend le pouvoir. Habré vit en exil à Dakar
En 1996, après avoir promulgué une charte nationale qui garantie la liberté d'expression, le multipartisme et une nouvelle Constitution, Deby organise enfin une élection présidentielle et la remporte en 2001.

Après des années de prospection, le Tchad entre dans le cercle  restreint des pays producteurs de pétrole. Officiellement l’exploitation commence le 15 juillet 2000. Les investissements sont lourds et la Banque Mondiale demande des garanties de bonne gouvernance et exige qu’une partie significative de la manne pétrolière, 2 milliards par an, soit investi dans les domaines de la Santé et de l’Education. Le pays devient à son tour digne d’intérêt pour les grands prédateurs toujours en recherche d’un baril supplémentaire du précieux or noir.
Idriss Deby
1952
Hissene Habré
1943

Après une révision constitutionnelle très controversée, en 2005, lui permettant de se représenter indéfiniment, Deby est candidat pour un 3ème mandat en 2006. L’opposition politique ne voit pas d’autre issue que la rébellion armée. Elle se regroupe sous la bannière du FUC, le Front Uni pour le Changement.
Au même moment, une grave crise oppose la Banque Mondiale au gouvernement tchadien. L’enjeu ? Les domaines d’utilisation des revenus du pétrole. Le Tchad menace de stopper sa production.
Le FUC (que l’on dit équipé par la Chine) engage toutes ses forces quelques semaines avant l’échéance électorale, mais son offensive échoue aux portes de N’Djamena.
Contre l’avis des instances internationales, mais soutenu par la France, Deby maintient la date des élections, boycottées par l’opposition.
Il est réélu le 3 mai 2006, avec 77,53% des suffrages.
Le taux d’abstention, lui-même est sujet à polémique. Mais pour Deby, le plus important est acquis : la “légitimité“ que confère une élection pour la communauté internationale.
La "démocrature" tchadienne reste fréquentable.

Les gargotes se mettent à l'heure du pétrole
Toute l’histoire tchadienne est marquée par les descentes des nordistes sans attaches terriennes, endurcis par l’aridité du Sahara et du Sahel, vers les territoires fertiles du sud. Aujourd’hui, racontent les N’Djamenois, l’épopée des razzias se prolonge sous une forme moderne. Tout le monde s’en plaint, les institutions tchadiennes sont durement frappées par une gangrène galopante: la corruption.
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