33.91° S - 18.41° E

C'est lui, Bartolomeu Dias, qui le premier franchit en 1487 le cap qui deviendra mythique pour tous les navigateurs. Le passage se fait par un temps éxécrable, Bartolomeu lui donne tout naturellement le nom de : Cap des Tempêtes. Plus inspiré, son souverain, Jean II le baptise à son retour au Portugal : Cao da Boa Esperanca, Le Cap de Bonne Espérance.

Bartolomeu Dias

(1450 - 1500)

Le Cap et ...Le Cap !

La région du Cap est la première zone de colonisation européenne en Afrique du Sud. Depuis 40 000 ans les seuls habitants de ces contrées étaient les Sans (Bushmen) et les Khoi-Khoi, des peuples semi-nomades. Les Anglais et les Hollandais sont les premiers à s'y établir. En 1692 les Hollandais s'installent autour du cap, leur but : pouvoir ravitailler les navires en route pour les Indes. C'est la naissance de la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales. La Compagnie fait venir des colons, essentiellement Hollandais, Allemands, Francais, Huguenots et Calvinistes qui fuient les persécutions de la vieille Europe. Trés vite, les premiers colons quittent la colonie pour fuir la toute puissance de la Compagnie, on les surnomme : les Trekboers. Pour être enfin libre, Ils migrent vers le Nord, le territoire des Khoisans. En 1795 les Britanniques prennent possession du Cap. En 1820, 5000 Anglais arrivent et occupent la partie orientale de la colonie. Les tribus migrent vers le Nord pour que cesse les persécutions infligées par les blancs, de même les Boers pour échapper aux Anglais. C'est le Grand Trek qui débute en 1820 et va durer 20 ans.

En 1838 c'est la guerre Boers - Zulus ( Zulu : Peuple du Ciel, un peuple de guerriers qui n'a jamais accepté l'asservissement imposé par les blancs. Aujourd'hui les Zulus représentent 10 des 38 millions d'habitants). (voir Shaka et Rhodes rubrique explo.)

Gare - début XXe

A gauche l'Indien, à droite l'Atlantique

Le port de...Le Cap

Les Anglais abolissent l'esclavage, les Boers humilliés par ces derniers ne veulent pas d'une égalité avec les Noirs. Ils créent des républiques fantoches pour pouvoir édicter leurs propres lois, seules Le Natal et l'Etat Libre d'Orange subsisteront. En 1877, les Britanniques annexent le Transvaal. en 1881, les Boers vainqueurs des Anglais font du Transvaal, la République Sud Africaine. De 1899 à 1902, la guerre Anglo-Boers ravage le pays. En cette fin du XIXe siècle seule la province du Cap reconnait aux non-blancs des droits politiques. L'agitation commence chez les Zulus, à Durban le Mahatma Gandhi obtient quelques libertés pour les indiens vivant au Natal et au Transvaal.

En 1905, une commission gouvernementale recommande un développement séparé des communautés noires et un système éducatif de qualité inférieure. En 1910, fondation de l'Union Sud Africaine, qui est la fusion de 4 provinces : Le Cap, Transvaal, Orange et Natal. En 1923, création de l'ANC ( African National Congress) qui revendique l'accés pour les populations noires à l'ensembles des droits dont jouissent les populations blanches. En 1948, le Parti National obtient la majorité et les lois d'Apartheid sont votées. 1955, l'ANC adopte sa Charte de la Liberté . 1966, Nelson Mandela, un des dirigeants de L'ANC, est emprisonné à vie.

En 1990, enfin, après 350 ans sous la domination des Hollandais, des Anglais, puis de leurs descendants Afrikaans, les Noirs retrouvent leurs droits, les lois d'apartheid sont abrogées. L'ANC n'est plus hors la loi et Mandela est libéré. Partout dans le monde, on salue cette libération comme un espoir en un monde meilleur. En 1994, pour la première fois l’ensemble de la population a le droit de vote, l'ANC remporte les élections et Nelson Mandela est élu Président de la République Sud Africaine.

L’archevêque Desmond Mpilo Tutu (né en 1931) éminent défenseur de la cause anti-apartheid est, en 1995, le premier président de la Commission Vérité et Conciliation. Une commission chargée de faire toute la lumière sur les crimes commis sous le régime de l’Apartheid. Pacifiste convaincu, le prix Nobel de la Paix 1984, milite pour la seule voie possible : la Paix entre les peuples. Rendu en 1998, après des milliers d’heures d’enquêtes et d’auditions le rapport de la commission est aujourd’hui un des fondement de la nouvelle Afrique du Sud.

La nouvelle constitution est adoptée en 1996. Le Parti National se désolidarise de l’ANC quitte le gouvernement et entre dans l'opposition.

En 1999, coopté par Mendela mais non sans réticences, Thabo Mbeki devient le second Président noir d’Afrique du Sud. L’ANC augmente encore son score aux élections générales.

L’an 2000 voit la fondation de l’Alliance Démocratique Sud Africaine, regroupant divers partis d’opposition dont le Nouveau Parti National (NNP) qui s’en retirera un an plus tard pour rallier l’ANC.

Apartheid dans un stade

Nelson Mandela

18/07/1918 - 88 ans

Aux élections de 2004, succès de Thabo Mbeki qui entame un second mandat. Pour la première fois l’ANC triomphe dans les neuf provinces. Le NNP revient au gouvernement.

2005 : Dissolution du NNP dont les membres sont invités à rejoindre l'ANC. Impliqué dans une affaire de corruption, le vice-président Jacob Zuma est limogé par le président Mbeki. L'insatisfaction augmente chez les plus défavorisés qui accusent les autorités locales d'incompétence et de corruption.

La cour constitutionnelle sud-africaine invalide la loi de 1961, qui stipule que le mariage n’est légal que s’il unit un homme et une femme, et donne un an aux parlementaires pour autoriser le Mariage Gay. L'Afrique du Sud deviendrait alors le premier et le seul pays d’Afrique à célébrer des unions homosexuelles.

Les élections municipales du 1er mars 2006 voient la large victoire de l'ANC avec 66 % des suffrages contre 16% à l'Alliance Démocratique et 4,7% à l'Inkhata Freedom Party . Pour la première fois, le taux de participation accuse une baisse significative (49%). Capetown est la seule des six grandes métropoles du pays dirigé par l'opposition officielle (l'Alliance démocratique).

Thabo Mbeki

Desmond Mpoli Tutu

1942

1931

Aujourd'hui l'Afrique du Sud c'est 75% de noirs, 13 % de blancs et 12% de colored people. La population noire est constituée de 2 grands clans : les Nguni (Ndebele, Xhosa, Zulu et Swazi ) et les Sotho ( Tswana, Batswana, Basuto et Pedi) . Les populations originelles, Sans et Khoi-Khoi n'ont pas résisté à l'arrivée des blancs, victimes de la guerre ou des maladies importées. Leurs descendants se sont peu à peu fondu à différents groupes ethniques et ils ont constitués une grande part de la population métisse.

L'Afrique du Sud est parfois appelée “Nation Arc en Ciel“, notion inventée par l'archevêque Desmond Tutu et sur laquelle Nelson Mandela a beaucoup travaillé. Cette notion met en avant la diversité de la nouvelle nation sud-africaine et l’oppose à l'idéologie ségrégationniste de l'Apartheid. Aujourd’hui la constitution sud-africaine est l’une des plus généreuse du monde en matière de Droits de l’Homme.

Son histoire fait de l'Afrique du Sud, un cas atypique sur le continent africain. Avec une évolution très différente des autres pays africains pour deux raisons : elle a reçu une émigration plus importante que les autres et elle recèle des richesses minières qui l'ont rendue très importante pour les Occidentaux, y compris durant toute la sombre période de l’apartheid, malgré l’officielle mise au ban des nations. C'est un des seuls pays africains à n'avoir jamais vécu de coup d’état. Des élections y ont été tenues régulièrement pendant près d'un siècle, mais les Noirs n'avaient pas le droit de vote jusqu'en1994. L’économie est une des plus développées du continent et profite d'infrastructures modernes couvrant tout le pays. Le net  recul enregistré ces dernières années est principalement dû à la prise en compte de l’ensemble de la population dans les méthodes de calcul de l’indicateur du développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Depuis 1994, la politique d’affirmative action vise à promouvoir une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs économiques du pays (administration, services publics, sociétés nationalisées ou privées). Dans de nombreux secteurs, les blancs ont été invités à faire valoir leurs droits à la retraite ou à accepter des licenciements, moyennant une forte indemnité de départ.
Critiquée parce qu'elle aurait surtout bénéficié aux proches de l’ANC cette politique d’affirmative action a cependant favorisé la constitution d’une classe moyenne noire.
Revers de la médaille, celle-ci, à l’image de l’idéologie libérale dominante, s'est empressée d'investir dans certains quartiers chics réservés autrefois aux seuls blancs, sans se préoccuper du développement de l’ensemble de la socièté. Une partie de la minorité blanche se trouve dans une situation de pauvreté relative (- de 1000 euros par mois) et de nombreux cadres et diplômés ont quitté le territoire sud-africain.

En 2005, le gouvernement redéfinit sa politique d'affirmative action en cherchant à favoriser le retour au pays de ces nombreux et  très qualifiés expatriés. La vice-présidente Phumzile Mblambo-Ngcuka, pourtant une radicale, est chargée de cette tâche, avec à la clé pour ceux qui rentrent au pays, des salaires confortables.